Comment bien profiter d'une année de césure étudiant ?
Faire une pause utile durant ses années d’études pour mener à bien d’autres projets, vivre une nouvelle expérience, effectuer un service civique, découvrir le monde de l’entreprise, etc., c’est possible et cela s’appelle une césure (ou “gap year” en Anglais). Ce type d’année sabbatique en mode étudiant a longtemps été mal vue par le monde éducatif français. Mais aujourd’hui, il est l’un des éléments que le jeune chercheur d’emploi met en valeur sur son CV.
Qu’est-ce qu’une année de césure ?
La césure est un dispositif légal qui permet de suspendre ses études supérieures entre six mois et un an. Cette pause doit être consacrée à un projet personnel visant à enrichir son parcours et acquérir de nouvelles compétences hors du cadre universitaire.
Le “gap year” est une tradition universitaire née dans les années 1980 en Grande Bretagne et dans les pays scandinaves. Elle a attendu le vingt-et-unième siècle pour devenir une pratique courante dans l'hexagone. Et ce n’est qu’en 2015 qu’un cadre juridique lui a été consacré.
La législation fixe le principe de la césure à travers le décret n° 2018-372 du 18 mai 2018 relatif à la suspension temporaire des études dans les établissements publics dispensant des formations initiales d'enseignement supérieur.
La mise en œuvre de la suspension temporaire des études dite période de césure dans les établissements publics est fixée par la circulaire n° 2019-030 du 10-4-2019 publiée par le Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le dispositif de césure est ouvert à tous les étudiants, y compris celles et ceux des grandes écoles. Il n’est par contre pas applicable aux personnes qui suivent une formation continue.
Les modalités de la césure sont définies dans une convention avec l’étudiant(e) par l’établissement dont il/elle dépend. L’accord porte sur de nombreuses modalités parmi lesquelles :
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Les modalités d'accompagnement pédagogique de l’étudiant(e) durant sa période de césure,
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Les modalités de validation de la période de césure,
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Les modalités de réintégration de l’étudiant(e) dans son cursus à l’issue de sa période de césure.
Durant sa période de césure, l’étudiant(e) conserve son statut étudiant. Il/elle conserve son inscription à son établissement et conserve sa carte étudiant, son logement étudiant, l’accès au restaurant universitaire, la sécurité sociale étudiante et peut bien entendu demander une bourse (qu’il/elle obtiendra sous certaines conditions supplémentaires). L’étudiant(e) est donc tenu(e) de s'acquitter de ses droits de scolarité, à un taux réduit, et à la CVEC, contribution de vie étudiante et de campus (sauf exonération initiale).
La période de césure doit être validée lors du retour de l’étudiant(e) dans la vie universitaire. Le processus de validation est défini en amont par l’établissement avec l’étudiant(e). Cela pourra être par exemple un ou plusieurs test des acquis. La validation peut ensuite donner droit à des crédits ECTS.
Que faire pendant une année de césure ?
La césure rime avec ouverture. Plus qu’une année sabbatique, l’année de césure (qui peut durer un ou deux semestres) permet à l’étudiant(e) de sortir de ses habitudes scolaires et universitaires pour découvrir le monde tel qu’il existe au-delà des études. La période de césure doit apporter des compétences qui seront acquises hors du cadre scolaire et une expérience vécue hors de sa zone de confort.
La période permet d'effectuer différentes activités, telles que :
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un service civique, engagement volontaire au service de l’intérêt général dans une association, une collectivité, une université, un établissement public, etc.
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un engagement bénévole pour une association, de préférence d’utilité publique, où l’on apporte ses compétences (techniques, pédagogiques, juridiques, comptables, scientifiques, etc.) que l’on peut ensuite développer,
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un projet d’entreprise sous le statut d’étudiant-entrepreneur dans le but d’accrocher un diplôme d'établissement "étudiant-entrepreneur" (D2E) et d’acquérir de l’expérience dans l’entreprenariat,
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un emploi, défini par un contrat de travail, qui permet d’acquérir une première expérience, élément décisif pour les futures recherches d’emploi,
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un stage en entreprise en France ou à l’étranger, qui donne aussi l’expérience nécessaire pour appréhender le marché de l’emploi,
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une formation dans un autre domaine que celui du cursus suivi par l’étudiant(e),
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un séjour à l’étranger afin de parfaire l’apprentissage d’une langue (notamment l’Anglais avant d’intégrer une école de commerce),
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un volontariat au sein du Corps européen de solidarité également appelé service volontaire européen,
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un volontariat international en administration (VIA) ou en entreprise (VIE),
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un volontariat de solidarité internationale (VSI),
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un volontariat associatif dans les domaines éducatif, environnemental, humanitaire, sportif, etc.
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un engagement comme sapeur-pompier volontaire (SPV),
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etc.
Comment faire une année de césure ?
Si tout le monde est en principe autorisé à suivre une période de césure, les places ne sont pas illimitées et beaucoup de demandes restent lettre morte. Ainsi il est nécessaire de construire un projet solide et de faire preuve de motivation.
La demande d’une période de césure se fait auprès de l’établissement d’études supérieures. Les modalités pour faire la demande sont généralement inscrites dans le règlement intérieur de l’établissement. Dans la plupart des cas, il faut rédiger une lettre de motivation et faire état des démarches déjà établies pour le projet. En cas de refus, l’étudiant(e) a la possibilité de faire appel auprès d’une commission spécifique de l’établissement.
La césure est un élément compris par ParcourSup. Il peut être formulé comme un vœu. On peut en effet, sur la plateforme d’orientation, demander à ne pas commencer ses études à la rentrée mais un an plus tard, ce qui ouvre le champ de la période de césure. Il suffit alors, sur l’application, de sélectionner l’option “Année de césure”. Au moment où l’étudiant(e) reçoit ses propositions de formation, il/elle sera informé(e) de l’acceptation ou non de sa demande de césure. Il/elle peut également être convoqué(e) à un entretien où il/elle pourra exposer son projet et expliquer ses motivations.
Combien coûte une année de césure ?
Une période de césure peut être coûteuse selon les choix d’activité que l’on a prévu. Des stages rémunérés dans sa ville de résidence seront forcément une solution plus économique (voire rentable) qu’un séjour à l’étranger en volontariat.
Inclure une période de césure décale en outre d’un ou deux semestres la durée des études, ce qui n’a pas toujours été prévu dans le budget initial.