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La fin du concours pour les infirmiers

Article rédigé le 19/11/2018 par

Une uniformisation avec les universités

Les IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers) possédaient jusqu’à présent des normes de fonctionnement différentes des universités. Il était nécessaire par exemple de préparer un concours d’entrée afin d’intégrer l’un des nombreux instituts du territoire français.

Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, et Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ont annoncé il y a quelques mois que les étudiants infirmiers pourront avoir bientôt accès au statut étudiant. Ils devront par conséquent pouvoir profiter des différents services universitaires (médecine préventive, sport, bibliothèque, droit de vote, etc.). Une bonne nouvelle pour les nombreux élèves infirmiers accueillis chaque année dans ces instituts.

De plus, leur inscription devra dorénavant se dérouler sur la plateforme Parcoursup. Ils pourront avoir également en leur possession la carte étudiant. Toutes ces réformes rentrent dans le cadre de l’universitarisation des filières de santé. Cette initiative est appuyée par la majorité des syndicats étudiants.

Les IFSI rattachés aux universités, les concours d’entrée seront supprimés au profit des sélections sur Parcoursup. Par conséquent, les déplacements des étudiants vers les différents IFSI pour passer le concours d’admission cesseront. Cela constitue bien entendu de grands changements pour les jeunes bacheliers, désireux d’entreprendre des études d’infirmerie.

On estime que les frais de déplacement additionnés à ceux engagés pour la préparation à l’examen d’entrée dans les prépas IFSI atteindraient environ 25 millions d’euros par an.

Les deux ministres ont également déclaré que le nombre de places attribuées dans les instituts de formation ne changera pas. Les 326 IFSI répartis dans toute la France continueront à accueillir 30 000 étudiants à la rentrée prochaine.

Si, de manière générale, certains se réjouissent de ces changements, d’autres se préoccupent pour l’avenir de la profession ainsi que des retombées négatives sur l’absence de concours.

Des voix s’élèvent contre ces supposés transformations positives. En effet, la fin du concours d’entrée aux IFSI pose la question de l’entretien, véritable indicateur psychologique pour la sélection des futurs infirmiers. Cet oral constituait le principal moyen de savoir pour le jury si le candidat était apte émotionnellement à embrasser cette carrière contraignante.

En outre, Parcoursup favorise les étudiants avec des bons résultats scolaires. Il ne prend pas en compte l’engagement et la motivation d’un jeune bachelier pour cette profession. Par exemple, un étudiant brillant mettant en deuxième ou troisième vœux un IFSI sera favorisé par rapport à une personne avec de moins bonnes notes mais plus en adéquation avec son projet professionnel.

L’entretien avait pour vocation de déceler cette motivation indispensable à l’engagement nécessaire pour la profession d’infirmier.

De plus, la fin du concours signifie la disparition de nombreux emplois. Les prépas IFSI constituaient des créateurs d’emploi importants pour une commune ou une région. Par exemple, la Fédération Nationale de l’Enseignement Privé (FNEP) affirme que le concours d’entrée à l’école d’infirmiers crée 1 000 emplois dont 930 professeurs. Les prochaines années pourraient voir, selon elle, la disparition de la moitié des centres de préparation.

Cependant, le gouvernement a affirmé que les « prépas IFSI » n’allaient pas disparaitre lors de la rentrée prochaine. Elles devront s’adapter au nouveau contexte et favoriser l’acquisition de compétences complémentaires. Ces écoles privées pourront proposer des rencontres professionnelles ou des stages d'observation, etc. Cela permettra aux jeunes bacheliers de fortifier leur projet professionnel, et par conséquent leur dossier de candidature à présenter aux IFSI.

De plus, elles pourront traiter de l’orientation vers ce métier. Pourquoi opter pour cette profession ? Qu’est-ce que cela implique ? La préparation technique des épreuves sera par conséquent abandonnée.

L’universitarisation des formations de santé s’inscrit dans une optique de simplification des cursus. Elle permet des avantages non négligeables pour les élèves infirmiers ainsi que la fin des concours. Cependant, une certaine opposition se manifeste arguant la disparition future de nombreux emplois ainsi que de l’entretien personnel, baromètre de la motivation des futurs infirmiers.

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