La formation professionelle a la côte
Une évolution récente
La formation professionnelle, une filière d’excellence ? Peu de personnes auraient pris cette affirmation au sérieux il y a une dizaine d’années. La formation professionnelle était perçue comme la voie par défaut des étudiants n’ayant pas voulu ou réussi à faire leur chemin dans l’enseignement général. La formation professionnelle constituait la voie des « perdants » ou celle des classes sociales populaires, reproduisant le schéma parental. L’apprentissage professionnel n’avait par conséquent pas très bonne presse et peu de jeunes collegiens s’y bousculaient pour apprendre un métier malgré les besoins grandissants dans certains métiers techniques spécifiques.
Aujourd’hui, la tendance semble s’inverser. La filière professionnelle se retrouve valorisée avec la prise de conscience de la nécessité de posséder un savoir-faire ainsi que des techniques, difficilement disponibles dans l’enseignement général. L’apprentissage professionnel prend les traits d’une activité manuelle respectée et porteuse de savoirs et de traditions. La filière professionnelle n’est plus synonyme d’échec mais de réussite sociale pour de nombreux jeunes. Dès le plus jeune âge, il est possible d’avoir un premier contact avec la filière professionnelle.
En effet, les jeunes collégiens peuvent commencer à se familiariser avec le monde du travail dès le collège. Ils peuvent découvrir de nombreux métiers dans des filières telles que la menuiserie, la plomberie, la mécanique, l’électronique, bâtiment, maintenance, etc. Cette découverte des métiers leur permet de se faire une idée, de tâtonner entre plusieurs voies, etc. avant de se décider pour une filière spécifique. Ils peuvent affiner leur choix par plusieurs stages et journées d’information.
A la fin du collège, ils peuvent choisir la voie professionnelle et ses nombreux diplômes : CAP, Baccalauréat professionnel, et BTS pour les plus qualifiés.
Le CAP ou Certificat d’Aptitude Professionnel est le diplôme professionnalisant le plus bas. Il permet d’obtenir une qualification d’ouvrier ou d’employé qualifié dans tel secteur de travail. Le Baccalauréat Professionnel est l’un des trois baccalauréats de l’enseignement français. Souvent appelé Bac Pro, ce diplôme permet une entrée dans le monde du travail assez rapide. Cependant, de plus en plus d’étudiants décident de continuer leurs études vers le BTS, le Brevet de Technicien Supérieur, qui représente un niveau Bac+2 (deux années après le baccalauréat) sanctionnant une haute maitrise d’un enseignement technique. La voie professionnelle leur permet de trouver leur rôle dans la société. Ils pourront se sentir utiles et être des acteurs de notre société.
Une insertion professionnelle facilitée grâce à l’apprentissage professionnel
Un des grands avantages de la formation professionnelle est la possibilité de profiter de l’apprentissage professionnel par alternance. L’alternance se déroule généralement de la manière suivante : 15 jours en entreprise puis 15 jours en formation. Cela permet de mettre un premier pied dans la vie professionnelle tout en gardant sa place dans la formation. Les étudiants peuvent posséder des statuts différents : salarié ou stagiaire, ainsi qu’être rémunérés ou non. La plupart des étudiants en alternance sont impatients de retrouver leur entreprise chaque quinze jours.
Les conditions d’âge des étudiants pouvant prétendre à la formation professionnelle sont entre 15 et 25 ans. L’âge limite peut être repoussé à 30 ans si l’étudiant s’engage à la fin de la formation à la création ou à la reprise d’une entreprise. Les frais d’inscription pour les étudiants en alternance sont généralement gratuits. Ce qui permet à une population fragile économiquement d’économiser des droits d’inscription parfois conséquents.
Il convient également d’ajouter qu’environ 40% des entreprises accueillant un étudiant en alternance l’embauche à la fin de sa formation. Un pourcentage assez conséquent si l’on prend en compte tous les paramètres qui peuvent rentrer en compte. Au-delà de cette facilité d’insertion, le grand succès de la formation professionnelle repose sur l’échec de la voie générale, symbolisée par l’université, peu capable de former des étudiants avec des compétences techniques et professionnelles.
Un désaveu de l’université
Outre la possibilité de se former à un travail précis et de mettre un premier pied dans le monde du travail avec l’alternance. L’intérêt croissant pour la formation professionnelle découle d’un sentiment de désaveu de l’université par les jeunes. La plupart des jeunes pensent que l’université ne forme pas à un travail, ce qui est en partie vrai selon les filières. Elle donne des connaissances théoriques vastes mais peu de mise en pratique dans l’entreprise.
Les liens avec cette dernière sont perçues comme peu étroits, voire inexistants, ce qui renforce le sentiment d’isolation professionnelle de l’étudiant universitaire tout au long de son cursus.
En revanche, la formation professionnelle fournit ce que beaucoup de jeunes recherchent un savoir-faire leur permettant de trouver rapidement un travail. La formation professionnelle possède des facilités de professionnalisation telles que l’alternance, ce qui constitue une grande force pour cette filière.