La mobilité internationale des étudiants
La moitié des élèves qui étudient à l’étranger proviennent de l’Asie, notamment des deux pays les plus peuplés de la planète, la Chine et l’Inde. La Corée du Sud se classe troisième, au même niveau que l’Allemagne, alors qu’en cinquième position émerge un géant d’Afrique, le Nigeria.
Les pays anglophones comme destinations favorites
Les destinations les plus courues sont les pays anglophones, de préférence le Royaume Uni, les Etats Unis et l’Australie. La France se classe quatrième derrière le trio anglophone, mais elle est suivie de très près par l’Allemagne et la Russie. Sont également privilégiés le Canada et les pays qui dispensent leur cours en langue anglaise comme les Pays-Bas mais aussi les pays du Golfe (Emirats Arabes Unis, Qatar...).
Le “marché” de l’étudiant étranger est un enjeu de taille pour de nombreux autres pays. La Chine, la Turquie, l’Arabie saoudite et d’autres s’efforcent d’attirer les jeunes de tous pays dans leurs établissements. Des politiques ambitieuses sont mises en place, comme la construction de campus très modernes et des logements de qualité, mais aussi des systèmes de bourses accessibles au plus grand nombre. Une stratégie payante qui permet à ces pays émergents de talonner les pays d’accueil en tête.
La France soumise à forte concurrence
En dépit de cette nouvelle concurrence, la France occupe toujours la quatrième place mondiale en nombre d’étudiants étrangers accueillis dans ses universités. Placée derrière les Etats Unis, le Royaume Uni et l’Australie, elle reste le premier pays non-anglophone. Notre pays reste une destination très prisée pour son enseignement supérieur de qualité et le soutien de l’état.
Toutefois, l’attractivité de l’enseignement made in France semble fléchir quelque peu. La progression du nombre d’étudiants provenant de l’étranger au cours des années 2011-2016 (19%) est moins forte que celle observée sur l’ensemble du globe (28%). Les universités de l’hexagone restent une destination privilégiée pour les étudiants francophones, mais les étudiants des autres pays préfèrent être accueillis dans les écoles des pays où l’enseignement est principalement donné en anglais.
Le nombre d’étudiants chinois, qui constitue sur la période 2011-2016 la plus forte progression de candidats à l’international (32%), stagne sur le territoire français. Les étudiants des pays d’Afrique non-francophone, du Moyen-Orient et des nations hors Union Européenne ne placent pas la France comme premier choix pour poursuivre leurs études.
Le programme Erasmus en baisse
Autre indicateur inquiétant, le programme Erasmus avait révélé qu’en 2016 la France accueillait 4% de moins d’étudiants qu’en 2011 dans le cadre de son programme d’échanges d’élèves et d’enseignants entre universités de l’Union Européenne, alors que ce chiffre augmentait dans l’ensemble des autres pays concernés. La France reste le quatrième pays d’accueil du programme Erasmus, mais le premier en terme de ressortissants partis à l’étranger.
C’est d’ailleurs une tendance plus globale : il y a de plus en plus d’étudiants français qui partent étudier à l’étranger. Il sont aujourd’hui plus de 90.000 à fréquenter les universités d’Angleterre, d’Allemagne, des Pays-Bas et de Suisse.
La France doit donc travailler pour retrouver son dynamisme en terme d’accueil des étudiants étrangers. Face aux moyens déployés par les pays émergents, le nôtre se doit d’améliorer ses structures d’accueil, notamment sur le plan des logements étudiants et sur les démarches administratives toujours un peu complexes. Et aussi développer l’enseignement dispensé en langue anglaise.
Le gouvernement à l’offensive
C’est dans ce but que le gouvernement avait développé en novembre 2018 le label “Bienvenue en France” destiné à être attribué aux établissements qui porteront un effort particulier sur l’accueil des étudiants étrangers. Le Premier Ministre à cette occasion a annoncé qu’une subvention de cinq millions d’euros sera utilisée pour promouvoir à l’étranger les mérites de l’enseignement supérieur tricolore. Le pays compte actuellement 340.000 étudiants venus de l’étranger. Son objectif est d’en compter 500.000 en 2027.