Le point sur l’offre de logement en résidence universitaire des Crous
Avec 165 000 places disponibles réparties pour moitié en chambres et pour l’autre en studios et appartements, le nombre de logements universitaires proposés par les CROUS est structurellement insuffisant et ne permet pas de répondre de manière correcte aux besoins des étudiants et ce malgré les différents objectifs de construction lancés ces dernières années.
La mission des Crous
Guidé par le principe d’égalité des chances, le logement universitaire est une des missions traditionnelles des Crous. Avoir un logement décent à prix raisonnable permet en effet quand on est étudiant de mieux se focaliser sur ses études. Même s’ils ne leur sont pas exclusivement destinés, les logements en résidence universitaire sont en priorité réservés aux étudiants boursiers et aux étudiants étrangers sur critères sociaux en fonction des revenus et de la composition de leur famille ainsi que de l'éloignement de leur domicile du lieu d'étude. La pénurie de place défavorise de fait une partie des étudiants, obligés de consacrer plus de la moitié de leur budget mensuel à leur loyer et souvent de travailler à côté pour survivre.
Un déficit chronique de logement
Si de nouvelles résidences universitaire sortent de terre chaque année, l’effort réalisé pour tenter de retrouver un parc immobilier universitaire satisfaisant est insuffisant au regard du nombre de demandes de logement étudiant réalisées chaque année dans le cadre du DES (Dossier Social Etudiant). Il n’est de secret pour personne que la France a accumulé en matière de construction de logement universitaire un retard de plus 20 ans.
Depuis 2004 et les préconisations du plan Anciaux, un plan de modernisation et d’extension du parc de résidences géré par les Crous a été mis en oeuvre. Mais de nombreuses mesures ont été peu, voire pas, appliquées. Malgré de nombreuses réhabilitations réalisées, une partie du parc existant reste vétuste et seulement 3000 nouvelles constructions par an ont été réalisées au lieu des 5000 annoncées, rendant l’offre de logements universitaires toujours insuffisante.
Vers une amélioration du parc ?
C’est pourquoi l’état veut frapper fort en reprenant les ambitions du plan Anciaux et en les augmentant avec pour objectif la création de 40000 logements supplémentaires en 5 ans, ce qui accroitrait le parc de logement étudiants gérés par les Crous de plus de 25%.
Pour mettre en oeuvre le « plan 40000 », l’état entend relancer les opérations Campus restées inactives pendant 6 ans et qui concernent à elles seules 13000 logements. Un protocole d’accord a été signe à ce sujet le 4 février 2014 entre le ministère de l’Économie et des Finances, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la Banque européenne d’investissement, pour un financement des 13 plans Campus à hauteur de 1,3 milliard d’euros.
Les budgets 2013 et 2014 des Crous dédiés au logement ont déjà été augmentés de 20 millions d’euros et le logement étudiant a été inscrit comme l’une des priorités du CPER (Contrat de Projets Etat-Région) 2015-2020.
Par ailleurs, les différentes mesures de la loi ALUR (accès au logement et un urbanisme rénové) comme l’encadrement des loyers, la mise en place de la garantie universelle des loyers, l’encadrement des marchands de liste, la création d’un statut de la colocation, le plafonnement des honoraires des agents immobiliers à la charge du locataire, devraient permettre d’améliorer la politique de régulation des logements étudiants.
A terme l’objectif poursuivi est de favoriser l’accès au logement étudiant en diminuant son coût et en augmentant le nombre de logements à proximité des pôles universitaires. Reste à espérer que le récent changement de ministres du logement et de ministre de l’enseignement supérieur dans le cadre du nouveau gouvernement ne viendra pas remettre en question ces objectifs ambitieux mais ô combien nécessaires.
En savoir plus :
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid25808/logement-etudiant.html
