Loi ORE : Un premier bilan
Le 29 juillet 2020 a été remis au ministère de l'Enseignement supérieur un rapport daté de février 2020, émis par l’IGESR, Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Ce document d’une soixantaine de page fait le bilan de la réussite étudiante pour l’année 2018-2019, la première depuis la mise en oeuvre de la loi ORE.
Qu’est-ce que la loi ORE ?
Pour rappel, la loi ORE, (Orientation et Réussite des Étudiants) du 8 mars 2018 est un plan national qui vise à déployer des moyens supplémentaires pour favoriser la réussite des étudiants, notamment dans les domaines du logement, de la culture et la santé. Ce plan inclut le déploiement de la plateforme ParcourSup qui gère les souhaits et les admissions des étudiants de l’enseignement supérieur.
La transformation de l’enseignement supérieur voulue par le gouvernement a pour objectif d’améliorer l’accès à l’enseignement supérieur. Les universités sont chargées de développer pour chaque étudiant un parcours personnalisé qui doit porter chacun d’eux vers la réussite de ses examens mais également améliorer sa culture générale en l’ouvrant à des sujets intellectuels, institutionnels et géopolitiques. Le but est que l’étudiant en plus de sa spécialité possède un bagage qui lui permette d’appréhender les enjeux du monde moderne.
Des premiers chiffres encourageants
Le rapport de l’IGESR se base sur deux critères de base, le taux de présence sur les bancs de l’université d’une part et les taux de réussite aux examens d’autre part. Ainsi pour l’année 2018-2019, le rapport indique que les étudiants se sont montrés plus assidus aux cours que lors des années précédentes. En outre, ils ont validé un plus grand nombre d’unités d’enseignements (UE).
Ainsi la loi ORE serait un succès pour sa première année d’exercice, même si ce rapport ne s’appuie que sur les données de 28 universités, soient moins d’un tiers des établissements de l’hexagone (le pays en compte 67). 22 de ces universités ont mis en place en 2018-2019 des parcours étudiants personnalisés, alors que seulement 7 (sur le panel concerné) l'avaient fait en 2017-2018. Cela représente donc six fois plus d’étudiants suivis que les années précédentes.
En 2018/2019, l’assiduité en cours des étudiants provenant des bacs professionnels a augmenté de plus de 3% par rapport à l’année précédente. On observe également une augmentation (autour de 1,5%) chez les étudiants issus des bacs généraux et technologiques. Quant aux validations d’unités d’enseignements (UE), elles ont respectivement augmenté de 1,4% (bacs professionnels), 0,3% (bacs généraux) et 1,8% (bacs technos).
Satisfaction au ministère
Le ministère de l'Enseignement supérieur s’est montré satisfait de ce premier bilan. Bien entendu, il est important de relativiser l’importance de ces résultats puisque comme le reconnaît l’IGESR, le rapport ne concerne qu’un faible nombre d’universités et donc d'étudiants. Il faudra pour les prochaines années enquêter sur l’ensemble des établissements de France afin d’évaluer la bonne réussite ou non de la loi ORE.
La plateforme ParcourSup quant à elle est également un élément de satisfaction, même si elle a besoin d’être améliorée sur le plan de la sécurité des données. Sa pérennité dépendra de la valorisation des données qu’elle exploite.
On notera que la Cour des Comptes a également publié en février 2020 un premier bilan de l’accès à l’enseignement supérieur dans le cadre de la loi ORE (PDF) qui précise bien que l’application de cette loi n’en est qu’à ses débuts et qu’elle nécessite d'être améliorée sur plusieurs points.