Mal-être étudiant : un chèque de soutien psychologique
Les mesures de confinement et de distanciation sociale prises en raison de la pandémie de Covid-19 n’ont pas manqué d’effets indésirables. L'isolement notamment provoque d’importants dommages chez de nombreuses personnes, parmi lesquelles les étudiants, une population habituée à l’échange et à la construction d’un environnement social.
Solitude et inquiétude
Les cours en visioconférence ne remplaceront jamais le présentiel. En plus de ce constat, les étudiants sont confrontés seuls aux actualités anxiogènes, à la difficulté accrue de trouver un job pour gagner un peu d’argent, et donc l'inquiétude de ne plus pouvoir payer son loyer ou acheter de quoi manger. Et donc tout simplement de ne plus pouvoir poursuivre leurs études.
Selon un rapport de l’association Nightline sur la détresse psychologique des étudiants, les étudiants se trouvent dans une tranche d’âge particulièrement exposée à la fragilité psychologique. La construction d’idées suicidaires est plus importante chez les moins de 24 ans que chez les adultes. Trois quarts des soucis psychologiques d’une personne prennent racine durant cette tranche d’âge.
La déprime des premiers jours de la pandémie s’est dans de nombreux cas transformée en angoisse, en détresse psychologique, voire en dépression. Les syndicats d’étudiants et les autres organisations ont lancé une alerte sur ce mal-être qui prend de l’ampleur.
Le gouvernement n’y a pas été insensible. Jean Castex et Frédérique Vidal, respectivement Premier ministre et ministre de l’enseignement supérieur, se sont penchés sérieusement sur le problème. Ils ont ainsi consulté au mois de janvier 2021 les représentants étudiants ainsi que les présidents d’universités.
La nécessité de consulter un psychologue a été mise en évidence, étant entendu qu’une séance ordinaire n’est pas remboursée par la Sécurité Sociale, ni par les mutuelles. L’idée d’une somme versée sous forme de chèque s’est rapidement imposée lors des réunions des membres du gouvernement avec les représentants du monde étudiant.
Chèque Psy, mode d’emploi
Ainsi depuis le 1er février 2021, les étudiants peuvent bénéficier du Chèque Psy, même s’il ne s’agit pas vraiment, à proprement parler, d’un chèque. Concrètement, l’étudiant qui souhaite rencontrer un psychologue doit en faire la demande à un médecin traitant, lequel lui prescrit trois consultations de 45 minutes chez un praticien conventionné par les services de santé universitaire (une liste est fournie par le médecin).
Ces consultations sont gratuites pour l’étudiant, le psychologue se faisant rembourser par l’état. Il faut savoir qu’une consultation avec un psychologue peut se faire à distance via les outils de visioconférence (toutefois, une visite physique reste recommandée si le mal provient d’un sentiment de solitude).
Le Premier ministre a également imaginé le recrutement par l’état d’environ 80 psychologues universitaires qui pourront recevoir les étudiants directement au sein des établissements et des CROUS. Il s’agit en effet de renforcer ce secteur puisqu’on en compte actuellement en France qu’un psychologue universitaire pour 30 000 étudiants, un chiffre qui souffre de la comparaison avec d’autres pays, où le problème a été traité bien avant la pandémie.
Il est à noter par ailleurs qu’il existe également des services de soutien psychologique à l’adresse des étudiants. Le site ww.soutien-etudiant.info donne de nombreuses adresses et numéros de téléphone qui permettent aux étudiants de s’exprimer sur leurs problèmes. Certaines universités mettent également à disposition des Bureaux d'aide psychologique universitaires (BAPU) dont les consultations sont entièrement prises en charge par la Sécurité Sociale et les mutuelles.