Suppression des APL pour les non boursiers
En période de crise et de déficit budgétaire, les idées pour réaliser des économies sur le budget de l’état ne manquent pas, même si elles ne sont pas toutes judicieuses. Dans ce contexte, la suppression des allocations logement pour les étudiants non boursiers a été évoquée : qu’en est-il exactement ?
Une suppression envisagée
Evoquée par la Cour des comptes et envisagée par le gouvernement, la suppression des APL pour les étudiants non boursiers a par la suite été formellement démentie par la secrétaire d’état à l’enseignement supérieur, qui a assuré que leur suppression n’était pas prévue. Il faut dire qu’une véritable levée de boucliers avait suivi les premières annonces et que la mobilisation des étudiants via les réseaux sociaux laissait présager d’un conflit durable et vigoureux si le gouvernement avait poursuivi dans cette voie.
Au profit d’une possible refonte
L’idée d’une refonte du système de bourse n’est pourtant pas abandonnée et pourrait se révéler beaucoup plus juste que le système actuel.
En effet, si les bourses sont accordées sur critères sociaux en fonction des revenus de la famille de l’étudiant, les Allocations Logements sont elles attribuées en fonction de la situation de l’étudiant quelles que soient les ressources de ses parents, faisant bénéficier ces derniers d’une réduction d’impôt. Une refonte du système d’attribution des allocation fondée sur un plafonnement des revenus de la famille de l’étudiant quand ce dernier est toujours rattaché au foyer fiscal de ses parents permettrait une meilleure répartition des aides.
Pour un système de répartition plus juste
Par ailleurs, des études économiques ont mis en évidence l’effet inflationniste induit par les allocations logement, qui en provoquant une augmentation du pouvoir d’achat des allocataires, entraînent une hausse de la demande et par conséquent de celle des loyers. Ce phénomène est conforté par l’intégration par anticipation des allocations logement par les bailleurs. Une refonte totale des allocations à caractère social, sans distinction entre aide au logement, allocation familiale et autre, pourrait éviter cet effet pervers.
En attendant que le gouvernement se penche sur une telle réforme, qui ne se ferait pas sans heurts ni protestations, les étudiants non boursiers peuvent dormir sur leurs deux oreilles : ils bénéficieront bien de l’aide au logement à la rentrée prochaine.
Pour en savoir plus : Les aides au logement de la CAF pour les étudiants